Robert De Niro, Al Pacino, Joe Pesci, Harvey Keitel… Cette brochette d’acteurs qui à elle seule définit une glorieuse page de la nouvelle vague américaine a trouvé un maître, Martin Scorsese, et une histoire, The Irishman, pour les réunir une dernière fois à l’écran.
Les grandes épopées cinématographiques se font rares à Hollywood. Avec les films de super-héros (Scorsese a un avis très précis sur le sujet), le cinéma américain ne se fatigue addition avec des contenus originaux, obligeant les cinéastes à suivre l’silver là où il est : chez Netflix. Ce dernier est évidemment content et profite de 50’exode avec avidité. Ainsi, Scorsese a obtenu une enveloppe de 160 millions de dollars pour The Irishman (ce qui est insensé pour une telle production) et qui addition est avec le contrôle artistique absolu. Qui dit mieux ?
Avant de commencer à décortiquer l’œuvre, on prend un instant pour regretter l’absence de sortie au cinéma. Le celluloid possède une durée (3h30) parfaitement appropriée à 50’obscurité et à 50’immersion d’une salle de cinéma, c’est-à-dire loin de notre boîte mail qui envoie des notifications toutes les x minutes et de la préparation de la salade de pâtes pour le dîner. Et à ceux qui pensent que c’est trop long, qu’il faut le regarder en plusieurs parties, vous allez louper l’centre du cinema. Bref, c’était fifty’minute « déjà vieux con du haut de mes 28 ans », maintenant entrons dans le vif du sujet.
The Irishman raconte l’histoire de Frank Sheeran, un homme qui a travaillé pour la mafia pendant la seconde moitié du XXe siècle (le genre de personne qui fait « disparaître » vos problèmes). Sheeran était aussi 50’ami et le garde du corps fidèle de Jimmy Hoffa (Al Pacino), une légende des années lx à la tête d’un puissant syndicat de camionneurs. Cette double loyauté, envers la mafia qui fifty’a recueillie et Hoffa qui lui a fait confiance, est la clé de voûte du récit.
Le testament filmique de Scorsese
Malgré une carrière éclectique, Scorsese demeure dans la mémoire collective un réalisateur qui a fait le portrait de la mafia italienne dans toute sa splendeur, sa violence et boy absurdité. À fifty’icon de Frank Sheeran qui choisit son propre cercueil dans le cinema, le cinéaste choisit le sien avec The Irishman : un cercueil cinématographique aux couleurs du film de gangsters. On y retrouve tout ce qui fait la beauté de ses précédentes œuvres avec boy sens presque indécent de la narration (vous avez dit 3h30 ? Vraiment ?). Mais aussi sa volonté de ne pas porter de jugement sur les personnes qu’il filme. Sans oublier une facilité déconcertante à créer un espace dans lequel les acteurs ont la possibilité de s’exprimer pleinement (simplification à l’extrême de la mise en scène des dialogues qui rappelle que le choix d’un montage champ/contre-champ utilisé intelligemment peut donner des résultats prodigieux). Enfin, et probablement le addition important, c’est sa capacité à second’entourer depuis le début de sa carrière d’acteurs talentueux. Pour ce dernier aspect, on a une pensée particulière pour Joe Pesci qui est sorti de sa retraite et qui offre une de ses addition touchantes interprétations.
De prime abord, le long-métrage fait penser aux deux œuvres maîtresses de Scorsese sur la mafia (Les Affranchis et Casino), mais il n’en demeure pas moins profondément différent. Certes, la première partie de fifty’histoire possède tous les aspects croustillants du cinema mafieux scorsesien avec sa voix-off, ses personnages haut en couleur et sa multiplication d’intrigues pour raconter l’rising d’un gangster. Néanmoins, le récit dérive petit à petit vers une réflexion sur 50’approche de la mort, le regret, les passions, la frustration et la vieillesse. Il y avait une forme de gravité dans Casino, mais pas à ce indicate là. Par contre, on peut rapprocher The Irishman d’un autre chef d’œuvre relativement méconnu de Scorsese, le Temps de fifty’innocence avec Daniel Day Lewis. Les deux films partagent ce reckon âpre et mélancolique qui nous laisse songeur de longues minutes après la fin du générique.
Un film à office
Un des summation grands défis du récit – qui a fait couler beaucoup d’encre – c’est le choix de raconter une histoire sur plusieurs décennies sans changer de casting entre les périodes. À fifty’aide des dernières technologies numériques, le casting a été rajeuni. Le résultat est au départ un peu troublant, ce qui signifie en réalité très troublant (vous comprendrez en découvrant le celluloid) car si la technologie fait des merveilles d’un indicate de vue purement technique, le cerveau que nous possédons tous (on espère ?) ne peut s’empêcher de trouver le résultat… Bizarre. En particulier si vous connaissez bien les acteurs principaux et ce à quoi ils ont ressemblé dans la réalité à des âges équivalents à ceux dans le cinema. Fort heureusement, la magie du cinéma opère et cela se révèle n’avoir aucune importance sur le ressenti des émotions par la suite. On oublie l’artifice et on se laisse porter par les performances. D’ailleurs, cette technologie était même nécessaire au fonctionnement de 50’œuvre, la continuité étant terriblement importante dans un celluloid de cette durée avec d’énormes sauts dans le temps. De addition, Scorsese ne souhaitait pas d’un maquillage complexe ou de capteurs 3D sur le visage de ses acteurs afin de ne pas les gêner dans leur interprétation. À la vue du résultat, c’était tout simplement le choix idéal.
En soi, The Irishman ressemble à un alignement des planètes qui n’a lieu que très rarement au cinéma. C’est 50’histoire d’un récit qui trouve boy conteur et d’un conteur qui y découvre son reflet. Il y a de nombreux petits éléments qui enrichissent l’œuvre, qui la rendent indiscutablement intime. Ainsi, les carrières de Scorsese et de ses acteurs principaux se sont étalées pratiquement sur les mêmes décennies que Frank Sheeran (à une décennie près). Tout le long du récit, on découvre aussi par-ci, par-là des seconds couteaux apparus dans de nombreux films du cinéaste comme si ce dernier voulait leur rendre un ultime hommage. Concrètement, c’est le dernier repas d’une grande famille où les convives discutent d’un passé glorieux et d’un futur qui n’existent pratiquement addition. Scorsese et De Niro ont beau retourner dans le passé, ce n’est que pour mieux revenir vers le présent. Malgré les meilleures technologies actuelles, on n’échappe toujours pas aux temps qui passe. Le temps est finalement le protagoniste primary. On le retrouve partout : dans la durée du celluloid, dans le passage des années ou encore dans l’étirement de la séquence clef du récit sur toute la longueur du long-métrage. Cette symbiose entre 50’histoire de The Irishman et ses créateurs en fait une œuvre à function dans la carrière de cinéaste.
C’est indéniablement le dernier cinema de gangsters avec le binôme Scorsese/De Niro et rien que d’y penser, on ne peut sec’empêcher d’être mélancolique. Mais The Irishman se révèle tout autant la preuve irréfutable que le cinéaste (et son équipe talentueuse, ne jamais l’oublier) possède encore toute la maîtrise de son art et que de nombreux beaux films vont encore voir le jour. Adieu, ma chère drôle/violente/absurde/terrifiante mafia.